25 décembre 2015

The Hateful Eight (Les huit enragés) ***½

Un chasseur de prime (Kurt Russell), sa prisonnière (Jennifer Jason Leigh), un shérif (Walton Goggins), un bourreau (Tim Roth) et quelques autres (dont Samuel L. Jackson) se retrouvent coincés dans un relais de diligence en pleine tempête de neige.

Réalisateur: Quentin Tarantino | Dans les salles du Québec le 25 décembre 2015 (Séville)

Le cinéma de Tarantino repose notamment sur deux constantes: l'usage (pour ne pas dire l’abus) de dialogues aussi interminables qu’anecdotiques d'une part, et les explosions de violence riches en hémoglobine d'autre part.
Avec les deux Kill Bill, il avait déjà orienté ses deux films vers deux directions différentes, mais avec The Hateful Eight, il va encore plus loin… et c'est justement ce qui rend ce film fascinant.
Sa première partie, qui repose en grande partie sur les dialogues et sur une mise en scène qui parvient à restituer l'espace du huis clos avec un mélange d'efficacité et de sobriété, est probablement la plus réussie. Son “ouverture” qui nous propose une image fixe soutenue par la superbe musique d’Ennio Morricone nous plonge d'emblée dans l'ambiance: elle sera lente et prendra le temps qu'il faudra pour avancer. Le talent de Tarantino fera le reste, et cette moitié de film comportant un minimum d'action représente une mise en place très réussie.
Après un entracte qui fait partie intégrante du récit, le cinéaste annonce la couleur rapidement grâce à une voix off qui nous plonge directement dans un autre film. Le Tarantino bavard cède la place au Tarantino raffolant d'explosions de boites crâniennes et de sang qui gicle. Paradoxalement, cette partie qui repose plus sur la facilité peut finir par lasser.
Au final Tarantino, en créant une scission majeure à l'intérieur de son propre cinéma, parvient cependant à se renouveler tout en restant lui-même, en démontrant au passage sa grande maîtrise du huis clos.
Si l'enfer c'est les autres… il n'est pas si désagréable lorsqu'il est Tarantinien.
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ***½
Martin Gignac: ****
Sébastien Veilleux: ****
SHARE