22 janvier 2016

Endorphine **

Simone De Koninck âgée tour a tour de 13 ans (Sophie Nélisse), 25 ans (Mylène Mackay) et 60 ans (Lise Roy) se retrouve confrontée, à travers le temps et les souvenirs, au meurtre de sa mère (Monia Chokri).

Réalisateur: André Turpin | Dans les salles du Québec le 22 janvier 2016 (Séville)

Quatorze ans après son dernier film comme réalisateur (Un crabe dans la tête), André Turpin, qui a entre temps été directeur photo pour Philippe Falardeau, Denis Villeneuve ou Xavier Dolan, revient avec un film qui affirme sa singularité dans la cinématographie québécoise grâce à un récit non linéaire sur la thématique du temps et de l’inconscient. Le projet avait de quoi susciter autant de promesses que d'inquiétudes. Malheureusement, c'est vite la deuxième option qui prend le dessus.
La construction de ce genre de proposition scénaristique doit être d’une grande précision et chaque maladresse, même mineure, se paie particulièrement cher. Malheureusement, en voulant en donner trop au spectateur (la partie explicative autour de la conférence sur le temps) et en rendant certaines passerelles entre les segments trop insistantes, c’est-à-dire en voulant rendre trop grosses les ficelles indispensables à la compréhension de l’ensemble, le film finit par perdre ce qui aurait pu en faire une expérience à la fois intellectuelle et sensorielle fascinante.
Heureusement, le résultat est visuellement intéressant, bien interprété et réalisé avec un talent évident. C’est donc surtout son manque de maîtrise scénaristique (à moins que ce ne soit son manque de confiance envers l'intelligence de ses spectateurs) qui fait d’Endorphine une déception. C’est d’autant plus regrettable que cette ambition narrative inhabituelle dans le cinéma québécois était sur le papier particulièrement réjouissante…
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: **
Miryam Charles: *½
Martin Gignac: **½
Olivier Maltais: ***
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