Un jeune garçon atteint d'une maladie grave détient le pouvoir de sortir de son corps sous la forme d'un fantôme. Pour aider un policier à sauver la ville de New York, il utilise ses nouvelles habiletés afin de résoudre une enquête.
Réaliser par Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli | Dans les salles du Québec le 26 février 2016 (Axia Films)
Il est rare qu'un film destiné à un jeune public fasse le choix de prendre son temps pour raconter une histoire. Évitant la frénésie d'une mise en scène chaotique (ne serait-ce que pour garder l'attention des plus petits), Phantom Boy présente avec nuance les effets désastreux d'une maladie grave chez un enfant. Sans jamais tomber dans le mélodrame, le film nous propose des voyages transcendants. D'ailleurs, les premières déambulations du jeune Léo (où il visite les membres de sa famille) nous permettent d’observer sans complaisance la souffrance qui frappe ses proches.
L'intrigue policière permet autant chez le jeune garçon (qui découvre sa passion) que chez le public de déjouer habilement les effets de la tragédie. Ainsi, lorsqu'un malfrat défiguré menace la ville de New York, le policier chargé de l'enquête (voix d'Édouard Baer) et une journaliste zélée (voix d'Audrey Tautou) forment malgré eux une alliance improbable avec le jeune malade. Ces personnages qui nous sont présentés en toute simplicité contribuent à alléger l'atmosphère.
Cependant, sous cette apparence de naïveté qui se manifeste principalement chez les personnages secondaires (le chef de police bourru, le maire opportuniste, le criminel incompris) se cache une sensibilité indéniable. Le film présente, avec une certaine douceur dans le ton et l'exécution, une conception visuelle des plus réussies. Cette douceur face à la tragédie (une enfance est menacée) est communiquée dans le monde adulte sous la forme du fantastique. Le film révèle par cette occasion comment la sagesse d'un enfant peut être une leçon pour les adultes.
L'avis de la rédaction :
Miryam Charles:***½
Martin Gignac:***½
