15 avril 2016

The Jungle Book (Le livre de la jungle) **½

Mowgli (Neel Sethi), un enfant élevé par les loups, doit faire face au redoutable tigre Shere Khan, qui a une dent contre la race humaine.

Réalisateur: Jon Favreau | Dans les salles du Québec le 15 avril 2016 (Walt Disney)

La première crainte concernant cette nouvelle adaptation de The Jungle Book intervient avant même le début du film. L’univers de Kipling résistera-t-il à une approche photo-réaliste? Très vite, nous constatons malheureusement que nos craintes initiales sont justifiées. Avec une telle approche, Favreau nous éloigne en effet de la fable et rend toutes les interactions entre les protagonistes difficiles à accepter. Ce sentiment est accentué lorsque certains personnages sont traités d’une manière opposée (le serpent et le grand singe par exemple n’ont absolument rien de réaliste). En venant casser une logique peu convaincante, ils enfoncent encore un peu plus le clou et nous empêchent d'accéder à un univers auquel on ne croit guère. 
Ce reproche est d’autant plus regrettable que Favreau accomplit sa mission avec compétence, efficacité et un vrai sens du rythme qui devrait ravir son public cible. Si le film se laisse voir sans déplaisir et si certains moments sont franchement réussis (la rencontre avec Roi Louie fait immanquablement penser à celle avec le colonel Kurtz Brandonien d’Apocalypse Now), le reproche établi en préambule n’est malheureusement pas le seul! La nature même de l’ouvrage adapté est en effet elle aussi problématique en raison de son contenu aux relents colonialo-messianiques d’une autre époque, qui prend au 21e siècle un goût amer. Les deux reproches faits au film sont d'ailleurs liés puisque l’un accentue l’autre: en donnant à The Jungle Book un charme désuet, Favreau aurait pu rendre acceptable une conception du monde d’un autre âge. En en faisant le représentant des nouvelles technologies (c’est à dire un film appartenant résolument à son époque), il rend son discours encore plus difficile à accepter.
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: **½
Olivier Maltais: **½
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