22 juillet 2016

Captain Fantastic (Une vie fantastique) **½

Ben (Viggo Mortensen) vit dans la forêt avec ses enfants depuis qu’il a décidé de prendre des distances avec la société dont il ne partage pas les valeurs. Lorsqu’il apprend le décès de sa femme, qui était soignée à l'hôpital, il décide de prendre la route en famille pour lui offrir les obsèques qu’elle aurait voulues.

Réalisateur: Matt Ross | Dans les salles du Québec le 22 juillet 2016 (Séville)

Captain Fantastic possède de nombreux éléments qui auraient pu le rendre agréables: des personnages atypiques et sympathiques qui optent pour un mode de vie marginal, des acteurs inspirés (Viggo Mortensen est un chef de tribu très convaincant et ses enfants de fiction le sont tout autant), une direction photo et une mise en scène compétentes (le film a d’ailleurs obtenu le prix de la mise en scène à Un certain regard cette année)… Malheureusement, il manque à Captain Fantastic la petite touche d’originalité qui aurait parfaitement convenu à ce qu’il décrit.
Cela passe notamment par la mise en scène, trop sage et trop convenue. Cela passe également (surtout?) par un scénario beaucoup trop scolaire. Après une première partie passée à nous décrire la vie sauvage (c’est bien… malgré quelques nuances, mises en valeur de manière évidente) et la vie «normale» (ce n’est pas terrible… malgré quelques nuances mises en valeur de manière un peu moins évidente), le film nous propose une synthèse explicitant de manière un peu grossière ce qui avait été déjà plus ou moins abordé.
Au final, cette synthèse semble vouloir nous convaincre d’une lapalissade: des deux modes de vie extrêmes décrit précédemment, aucun n’est vraiment parfait… le mieux étant de prendre le meilleur de chaque!
Tout ça pour ça? Malheureusement, à force de mettre tant d’efforts pour nous le démontrer de manière extrêmement convenue, le réalisateur en a oublié ses personnages, leur originalité, leur fragilité qu’ils essaient de cacher, leurs incohérences… En clair: il a oublié le vrai sujet de son film. C’est d’autant plus dommage qu’avec les qualités énumérées plus haut, le résultat aurait probablement pu être particulièrement agréable. Nous laisserons donc à Matt Ross une nouvelle chance en attendant son troisième long métrage comme réalisateur.
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: ***½
Olivier Maltais: ***
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