18 juillet 2016

Fantasia 2016: As the Gods Will (Kamisama no iu tôri) ***½

Réalisateur: Takashi Miike


Avec As The Gods Will, Miike nous livre un peu sa version de Battle Royale agrémentée d’un soupçon de Tag.
Du premier, il reprend les collégiens qui doivent agir au mieux pour survivre (même s’ils sont moins obligés de s'entre-tuer que chez Kinji Fukasaku). Du second, il retient la parabole sur la vie, en prenant toutefois soin de remplacer les jeux vidéo par des jeux plus anciens. Les héros sont en effet ici confrontés à une partie très risquée de 1,2,3 soleil ou doivent affronter des "chats porte-bonheur" géants et meurtriers. Si le réalisateur pousse sa réflexion moins loin que Sono, il parvient malgré tout à atteindre une certaine gravité tout en maintenant son propos perpétuellement drôle et gentiment trash grâce à un humour gore omniprésent, à un sens du rythme qu’on ne lui connaît pas toujours et à de nombreuses idées qui font souvent mouche. Ses excès et son goût pour la provocation sont encore présents, mais ils sont particulièrement maîtrisés, ce qui lui permet de trouver un bel équilibre: même si son regard sur la vie n’est pas l’élément essentiel, son parfait dosage lui permet de rappeler que pour progresser dans la vie, il faut oublier son manque de confiance en soi, éliminer les concurrents de manière volontaire ou non, prendre ses responsabilités, voir ceux qu'on aime quitter le bateau en route… Mais Miike étant Miike, il prend un malin plaisir à ajouter un dernier détail qui vient porter un fâcheux coup aux discours habituels sur la réussite, et qui est parfaitement à l’image du film et de son réalisateur: il faut aussi avoir beaucoup de chance! Sans elle, le reste n’est rien!
Au final, Miike nous livre un film particulièrement agréable. Quand Miike cherche à divertir en laissant transparaître un regard désabusé sur la vie (qui ne tient décidément à pas grand-chose), ça donne As the Gods Will… et nous aimons plutôt ça!
SHARE