12 août 2016

Anthropoid *½

Description d'une opération destinée à assassiner le 3e plus haut gradé du régime Nazi, l’homme orchestrant la « Solution Finale ».

Directeur : Sean Ellis| Dans les salles du Québec le 12 août 2016 (Remstar)

Le cinéma commercial est passé maître dans l’art du drame historique insignifiant et le prouve une fois de plus avec Anthropoid! Comme le veut la coutume, on met des costumes sur à peu près n’importe quel fait vécu, on romantise pour enlever tout semblant de réalisme et voilà... on pense avoir obtenu un film sérieux et prestigieux. Certes, l’importance de ce moment d’Histoire le rend digne d’être raconté, mais cela n’excuse pas la paresse d’un scénario qui se contente, au mieux, d’adapter les grandes lignes d’un article Wikipédia de la façon la moins conséquente possible.
La première heure de ce long-métrage pourrait difficilement être plus conventionnelle: un héros ennuyeux et son partenaire, Cillian Murphy (dont la présence unique est une valeur ajoutée), ont une mission : infiltrer Prague et assassiner un nazi haut gradé. S’ensuit alors un bref moment au cours duquel ils se retrouvent confrontés aux conséquences de leurs actes et le scénario devient très prometteur. Très rarement, lorsque le cinéma médiocre recrée l’Histoire, s’arrête-t-on pour penser à « l’après » des événements marquants (souvent relégué aux terribles intertitres qui précèdent le générique de fin). Malheureusement, le sujet n’est abordé qu'une quinzaine de minutes avant d'être oublié pour laisser place à une interminable fusillade au sein d’une église.
Pour donner de l’urgence artificielle à ses interchangeables scènes de planifications dans des repaires secrets, le réalisateur opte pour d’incessants gros plans/caméra à épaule nerveuse (ce qui empêche les acteurs d’être mobiles ou dynamiques). La caméra ne se calme que pour quelques séquences sur-stylisées qui se complaisent dans la violence des nazis (une autre béquille surexploitée des films de Deuxième Guerre mondiale)
. Au final, à moins d’être un énorme fan de Cillian Murphy (et encore), toutes les raisons de voir Anthropoid se retrouvent également dans un livre d’histoire.
L'avis de la rédaction :

Olivier Maltais: *½
Martin Gignac: **
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