19 août 2016

Les innocentes **½

En 1945 en Pologne, Mathilde Beaulieu (Lou de Laâge) travaille pour la Croix-rouge française avec Samuel (Vincent Macaigne). Contactée par une religieuse d’un couvent voisin pour soigner une sœur souffrante, la jeune femme découvre que plusieurs pensionnaires des lieux sont enceintes!

Réalisatrice: Anne Fontaine | Dans les salles du Québec le 19 août 2016 (Métropole Films)

Avec Les innocentes, Anne Fontaine signe probablement son meilleur film depuis bien longtemps… ce qui n’était cependant pas bien difficile! Elle semble d’ailleurs avoir voulu mettre tous les atouts de son côté pour frapper un grand coup: une histoire surprenante basée sur des faits réels lui permettant d’aborder de grands sujets (la foi, la maternité, l’engagement), une reconstitution historique parfaitement photographiée par une directrice photo de talent (Caroline Champetier), un scénariste haut de gamme (le film est coadapté et co-dialogué par Pascal Bonitzer) et de jeunes acteurs dans un tournant de leur carrière (la très prometteuse Lou de Laâge dans son premier rôle d’adulte et l’exubérant Vincent Macaigne dans un rôle dramatique).
Malheureusement, tout ça ne suffit pas à faire le chef-d’oeuvre visiblement souhaité. Le film commençait pourtant bien, en grande partie grâce à cette reconstitution d’une Pologne de l’immédiat après-guerre, à qui Caroline Champetier confère une inquiétante étrangeté. Malheureusement, une écriture maladroite sur laquelle s’appuie une mise en scène de moins en moins sûre d’elle-même vient étouffer la belle contribution de la directrice photo. Non seulement les personnages deviennent de moins en moins intéressants au fur et mesure qu’on nous les présente (ils deviennent progressivement de simples éléments fonctionnels: le juif désabusé, la communiste idéaliste, la religieuse persécutée), mais en plus, le film cède à certaines facilités en enchaînant les développements que des personnages insignifiants ne parviennent pas à rendre crédibles.
Au final, malgré ses qualités (principalement atmosphériques), Les innocentes peine à émouvoir et à captiver.
Encore un film qui n’est pas passé loin d’être bon… mais qui devra se contenter de ne pas être mauvais!
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: ***
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