21 septembre 2018

★★★ | La disparition des lucioles

Réalisé par Sébastien Pilote | Dans les salles du Québec le 21 septembre 2018 (Les films Séville)
Sacré meilleur film canadien lors de la dernière édition du festival de Toronto, le troisième long métrage du réalisateur Sébastien Pilote (Le vendeur, Le démantèlement) est une ode au caractère tragi-comique de l’adolescence. Tout comme dans ses films précédents, le réalisateur continue son étude des questions humaines. On retrouve donc un personnage à la croisée des chemins, celui de Léo (Karelle Tremblay), sur le point de terminer ses études secondaires. Selon les membres de son entourage, c’est le moment de penser à l’avenir et de décider de ce qu’elle fera de sa vie.
Au lieu de nous présenter un personnage introverti dont les émotions seraient à décoder par le spectateur, Pilote choisit la voie de la rébellion. Son personnage principal prend la décision de ne pas se laisser immobiliser par la pression de sa famille ou de ses pairs (qu’elle confronte allègrement sur la question). Sans réelle certitude quant à sa destinée, Léo est toutefois ferme dans ses opinions. Confrontée également à des relations familiales tendues, elle aborde tous ces aspects de vie avec sérieux (sans se prendre au sérieux). Calqué sur le caractère de son héroïne, le film est nourri de situations et de dialogues pince-sans-rire.
La mise en scène est solidifiée par une direction photographique et un montage en phase avec le personnage de Léo. Dans le rôle principal, Karelle Tremblay se démarque de l’excellente distribution. Au final, La disparition des lucioles est une œuvre qui revendique la possibilité d’avoir son propre rythme de vie, libre des conventions sociales. Le film nous rappelle notre droit de forger notre avenir comme on le veut, sans avoir toutes les réponses à l’avance.
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