27 septembre 2019

★★ | Vivre à 100 milles à l'heure

Réalisation: Louis Bélanger | Dans les salles du Québec le 27 septembre 2019 (Les Films Opale)
Le dernier film de Louis Bélanger est un film de pot(es).
Comme dans Les mauvaises herbes, le pot est en effet un moteur du récit... du moins au début. Un peu répétitif, mais pourquoi pas. Après tout, c'est maintenant légal au Canada, merci Justin, et c’est très bien comme ça (ou pas, chacun choisira!)
Mais Vivre à 100 milles à l'heure est aussi un film de potes... car d’adolescence, avec les amitiés qui vont avec (on le souhaite), plus ou moins durables, les chemins qui se séparent, les amis qu’on ne reconnait plus, etc. Et là, immanquablement, le petit «retour sur ma jeunesse, avec sa dose de nostalgie» ferait plutôt penser à la trilogie Trogienne. Ou plutôt: le début du dernier Bélanger semble prendre la même voie que 1981. Malheureusement, ça ne dure pas. Alors que Trogi prend son temps pour dépeindre un adolescent, un milieu, une époque, Bélanger respecte le cahier des charges affiché en gros à l'entrée des salles: Vivre à 100 milles à l'heure. Très vite, le film change de direction pour partir dans tous les sens et se perdre en même temps que le spectateur décroche. Trois acteurs, de trois âges, interprètent le personnage principal (il va site vite qu’il fait une trilogie en un seul film), et on a l’impression que chaque étape pourrait être le sujet d'un film, qui comporterait lui-même trop d'éléments qu'il n'arriverait pas à contenir. Du coup, à l'arrivée, il aborde plein de thèmes sans jamais trouver le bon angle, se perd avec trop de personnages dont il ne fait pas grand-chose, trop de sujets qui lui échappent ou qui l’écrasent, trop de genre (de la comédie ado au film de genre), trop de mauvais choix de mise en scène (la fusillade finale... ouch!).
Alors, comme il a malgré tout du métier, l’ensemble se laisse voir si l’on n’est pas trop exigeant... Mais nous sommes loin des Mauvaises herbes. Quant à Gaz bar blues, n’en parlons pas!
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