Réalisation: Fernando León de Aranoa | Dans les salles du Québec le 2 septembre 2022 (Métropole Films) |
Comédie satirique et grinçante sur le monde du travail, teintée d'une touche de tragi-comique cynique, Un bon patron est aussi l’occasion pour Javier Bardem de s'en donner à cœur joie. Derrière ses grosses lunettes et sous son sourire de façade, il excelle dans le rôle d'un patron paternaliste et vétilleux dont le monde tourne autour de son entreprise spécialisée dans la fabrication de balances. Mais ce personnage dont la vie est réglée avec la même précision que ses balances va devoir affronter quelques imprévus (le licenciement d'un employé, l'arrivée d'une stagiaire, l'attribution du prix de la meilleure entreprise de la région, etc.) qui vont faire apparaître son vrai visage.
Au-delà de ce personnage, le film sait aussi créer des personnages secondaires tout aussi typés (chacun remplit une fonction bien précise, rien de plus) mais agréablement définis. On suit donc avec plaisir cette petite comédie humaine, même s’il faut admettre que le film pâtit d'une certaine similitude avec les comédies italienne des années 60/70. Alors que les meilleures d'entre elles trouvait un équilibre parfait entre la caricature et le cynisme, Un bon patron penche trop vers la caricature, au risque d'atténuer son propos.
Heureusement, l'ensemble est exécuté de manière certes sans grande surprise mais irréprochable. Si le film ne parvient pas à convaincre dans sa volonté de dépeindre de manière acerbe la société actuelle, il n’en demeure pas moins un divertissement très plaisant.