Réalisation: Albert Dupontel | Dans les salles du Québec le 25 juin 2021 (AZ Films) |
Après avoir manqué son suicide par arme à feu et provoqué une panique générale dans son service, l’employé d’une administration se fait kidnapper par une coiffeuse atteinte d’une maladie incurable. Aidés par un archiviste aveugle, ils partent à la recherche de l’enfant abandonné par la femme vingt ans plus tôt.
Ce résumé succinct confirme que Dupontel reste fidèle à ses thématiques sombres traitées par l’absurde. Ce sentiment est renforcé par une mise en scène qui assume ses excès cartoonesques et par des détails scénaristiques dignes d’un mélo désespéré. Une touche de burlesque poétique mieux maitrisée aurait probablement pu servir de liant et renforcer la qualité du film, mais l’ensemble fonctionne cependant plutôt bien.
Au-delà de la réussite intrinsèque du film, ce qui est le plus impressionnant est probablement la capacité de Dupontel à se construire une œuvre d’un comique désespéré personnel et original, qui parvient cependant à toucher un public très large malgré ses prises de risque. En ce sens, la fin (qui fait toutefois penser à bien des égards à celle du Chobizenesse de Jean Yanne) semble en contradiction totale avec ce que devrait nous proposer une comédie populaire française... et pourtant, elle n’a pas empêché le public de suivre.
De film en film, Dupontel, qui nous avait ravis avec Au revoir là-haut, nous confirme que la prise de risque peut payer. Rien que pour ça, le cinéaste, à défaut d’être le meilleur, fait partie des réalisateurs indispensables dans la cinématographie française actuelle.