3 août 2012

360 **½

Un homme d’affaire tenté par une aventure extra conjugale rémunérée (Jude Law), un dentiste parisien (Jamel Debbouze) se refusant à convoiter la femme d’un autre, une prostituée peu scrupuleuse (Lucia Siposová), un vieil homme (Anthony Hopkins) et beaucoup d’autres personnages vont se croiser, se déchirer, se lier et voir leurs agissements avoir des conséquences dans la vie des autres.

Réalisateur: Fernando Meirelles | Dans les salles du Québec le 3 août 2012 (Les Films Séville)

360 est un film choral traversant huit frontières, mettant en scène des personnages s’exprimant dans sept langues différentes, ayant pour objectif d’explorer les relations hommes / femmes en montrant à quel point les événements sont inter connectés...et réalisé par Fernando Meirelles! Dit comme ça, le film semble d’une grande ambition au-dessus de laquelle plane avant même d’avoir débuté le spectre de la prétention!
Le film suscite donc d’entrée de jeu quelques craintes, et Fernando Mereilles ne fait rien pour nous rassurer. Avec sa (trop grande) variété de situations (dont chacune représente presqu’un cas d’école et dans laquelle on retrouve une succession d’archétypes: du vieux père de famille courageux et respectable au mafieux exécrable, en passant par la jeune fille sérieuse tentée par une aventure d’une nuit ou le criminel sexuel en quête de réhabilitation), tout y passe... pour ne pas dire TROP y passe. En multipliant les origines (sociales ou nationales), les respectabilités, Mereilles finit par nous proposer une suite de scènes improbables ou trop illustratives, qui ont pour conséquence de discréditer le film (la scène du mafieux, de la prostituée, de sa sœur et du chauffeur est digne d’une série brésilienne bas de gamme).
Pourtant, étrangement, la goutte d’eau qui vient faire déborder le vase de la crédibilité donne finalement au film un caractère mineur et presque décalé! L’ambition initiale laisse ainsi progressivement place à un petit film qui permet surtout au spectateur de voir un grand nombre d’acteurs (stars internationales archi connues, ou locales moins connues) essayant ensemble de donner vie à des situations presque amusantes à force d’être improbables, le tout dirigé par un metteur en scène qui possède un indéniable métier et qui trouve ici une belle occasion de jouer au touriste en faisant un petit tour du monde payé par la production.
Potentiellement d’une insupportable prétention sur le papier, 360 devient dans les faits très mineur mais finalement d’une sympathique humilité (probablement non assumée).
Les ratages, parfois, ont peut-être du bon!
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