28 septembre 2012

Inch’Allah **½

Chloé (Evelyne Brochu, parfaite), une obstétricienne québécoise, vit en Israël mais va tous les jours travailler en zone palestinienne. Pourra-t-elle conserver son amitié à la fois pour Ava (Sivan Levy), jeune militaire israélienne et pour Rand (Sabrina Ouazani), une de ses patientes palestiennes?

Réalisatrice: Anaïs Barbeau-Lavalette | Dans les salles du Québec le 28 septembre 2012 (Les Films Christal)

Inch’Allah débute plutôt bien, en nous rappelant à la fois qu’Anaïs Barbeau-Lavalette commence à avoir une belle expérience de documentariste, et qu’elle connait bien son sujet pour avoir tourné, puis vécu, quelques temps en Palestine (lire notre entrevue). Le regard qu’elle porte sur les protagonistes et leurs lieux de vie semble juste et sincère, ce qui lui permet de nous proposer une mise en contexte intéressante. Les choses se compliquent malheureusement lorsque l’histoire se développe. Dans un premier temps, le choix de privilégier des instants de vie avec peu de dialogue semble une bonne idée (qui limite également les risques de se prendre les pieds dans la complexité politico-territoriale de la situation). Malheureusement, les images peinent à trouver la force nécessaire pour nourrir son propos et ses personnages. Pour contrer cette petite baisse de régime, Anaïs Barbeau-Lavalette donne logiquement un petit coup d’accélérateur à son récit, mais les choses ne s’arrangent guère tant les décisions que prennent les personnages ressemblent plus à des artifices destinés à faire avancer l’histoire qu’à des conséquences logiques et crédibles des événements passés (nous peinons en effet à croire qu’il est possible de basculer comme le fait Chloé).
Malgré ses faiblesses évidentes, Inch’Allah se laisse voir sans déplaisir, principalement en raison de la capacité d’Anaïs Barbeau-Lavalette à recréer pour nous certains éléments périphériques de manière particulièrement satisfaisante (l’activité sur la décharge, le fonctionnement du check-point, le quotidien des enfants des camps, etc.). Pour son troisième long métrage de fiction, souhaitons à Anaïs Barbeau-Lavalette de trouver le coscénariste qui lui apportera peut-être le petit quelque chose qui lui fait défaut... peut-être le petit « plus » fictionnel qui alimentera paradoxalement une base documentaire pour la rendre plus crédible!
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