Un éternel grincheux le devient un peu plus au moment de sa retraite. Cependant, après avoir entendu ses enfants parler de lui de manière critique, il décide de devenir plus attentif aux autres. Lorsque sa femme est victime d’un grave accident cérébral il refuse de la laisser partir à l'hôpital et préfère s’occuper d’elle à domicile.
Les sorties trop tardives sont parfois malvenues. C’est la première évidence qui vient à l’esprit si l’on découvre Volcano seulement maintenant (ce qui ne sera pas le cas pour tous les Montréalais, le film ayant remporté la Louve d’or lors du FNC en 2011). Malgré des variantes (la relation initiale dans le couple, le milieu socioculturel, etc.), ce Volcano possède en effet d’important point communs avec Amour, ce qui lui donne parfois des allures de (fausse) pâle copie nordique.
Indéniablement, cette sortie trop tardive dessert un film qui aurait mérité mieux. Certes, l’évolution du récit et les échanges entre les personnages sont parfois imparfaits (les relations intergénérationnelles pourries par le sacrifice secret de l’un et la rancoeur des autres sont un peu laborieuses, l’irruption du drame au moment précis où le mari se décide à être un autre homme manque un peu de finesse), mais fort heureusement, le sens du cadre, la direction d’acteur ou la sincérité du propos confèrent à l’ensemble de belles qualités.
On regrette juste que le film de Michael Haneke lui fasse un peu trop d’ombre! La prochaine fois, il ne faudra pas attendre deux ans après après avoir fait une découverte au FNC pour sortir un film. Cela évitera peut-être à un autre chef d’oeuvre de venir faire de l’ombre à un bon petit film insuffisamment armé pour faire le poids face à une telle concurrence!
D’un autre côté, si l’on regarde le verre à moitié plein, on peut se dire “mieux vaut tard que jamais”... car à n’en pas douter, Volcano méritait de jouir d’une sortie en salle! Nous remercions donc malgré tout EyeSteelFilm (un de ces petits distributeurs comme on les aime) d’y avoir songé!
