2 mai 2014

Uvanga **½

Après plusieurs années d’absence, Anna (Marianne Farley) retourne en terre inuite en compagnie du fils qu’elle a eu avec un homme du village, aujourd’hui décédé. L’adolescent rencontre sa famille jusqu’alors inconnue et découvre une culture qu’il ignorait.

Réalisatrices: Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu | Dans les salles du Québec le 2 mai (Métropole Films Distribution)

Nous l’avons déjà écrit il y a quelques semaines, ce début d’année 2014 est placé sous le signe des autochtones… et c’est tant mieux. Après Rhymes for Young Ghouls, Maïna (lire notre entrevue avec Michelle Poulette) et 3 histoires d’Indiens, Uvanga nous propose une nouvelle approche de son large sujet. Cette fois, nous sommes dans une petite île du Nunavut, et les réalisatrices ont l’intelligence de nous confronter à un milieu inconnu par l’intermédiaire d’un adolescent de la ville qui rencontre sa famille inuite. Comme les spectateurs, l’adolescent découvre une nouvelle culture mais contrairement à un touriste, il est tout de suite intégré dans ce nouveau milieu par l’intermédiaire de ses proches.
Grâce à une mise en scène soignée qui semble faire confiance à la force évocatrice de l’image, le résultat est relativement satisfaisant. Malheureusement, certaines petites zones d’ombres empêchent le film de convaincre totalement. Lorsque les scènes proposées sont les plus proches du documentaire ou lorsque la mise en scène se fait légèrement contemplative, cela fonctionne. Par contre, lorsque des éléments trop ouvertement fictionnels font leur apparition (les origines de la mort du père, la raison qui pousse la mère à revenir dans l’île avec son fils, etc.), la sauce ne prend plus: tous ces éléments semblent avoir été intégrés de manière artificielle au récit. De plus, contrairement au reste du film, les dialogues indispensables à la progression narrative provoquent une rupture très mal contrôlée avec le reste de l’oeuvre qui faisait surtout confiance à l’image.
Intéressant d’un point de vue sociologique, possédant de réelles qualités, Uvanga nous donne malheureusement un peu l’impression d’être passé à côté de ce qu’il aurait pu être. Dommage!
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