18 décembre 2015

Arabian Nights (As Mil e Uma Noites) volumes 1, 2 et 3 ***

Arabian Nights – Volume 1 – The Restless One ***
Dans les salles le 18 décembre 2015
En narrant l’introduction de son propre film, Miguel Gomes affirme que son entreprise – vouloir faire une œuvre qui mélangeait propos social conscientisé et fantaisie – lui semble maintenant impossible. N’étant pas une adaptation directe de Les Milles et Une Nuits, le film de Gomes en épouse toutefois la structure épisodique et s’inspire de ces histoires pour livrer le portrait d’un Portugal en proie à des politiques d’austérité extrêmes. Le cinéaste, dans l’autocritique quelque peu narcissique qu’il s’autorisait au départ, a pourtant bien raison : le discours politique, parfois très simple, même caricatural, détonne avec le caractère rêveur de l’ensemble. Gomes réussit toutefois, dans son rythme lancinant mais assuré, à créer de beaux moments avec des idées souvent saugrenues. Le premier volume de sa trilogie teste souvent la patience, mais il possède tout de même son lot d’agréables surprises.
(L'avis de la rédaction : Bouchard : *** | Lanlo: * | Gnaba: *** | Gignac : **** | Charles: **** | Maltais: ***)

Arabian Nights – Volume 2 – The Desolate One ***
Dans les salles le 25 décembre 2015
Le deuxième volume a le mérite de ne pas s’éterniser dans une introduction explicative comme le faisait le premier. Ceci dit, le caractère inégal est toujours présent, les différents épisodes possédant un intérêt variable. En délaissant son caractère politique explicite, Gomes démontre qu’il aborde mieux son sujet lorsqu’il le fait par la bande que directement. Somme toute, suivant les traces de son prédécesseur, le deuxième volume reste dans le même ton et, ainsi, inspire les mêmes réactions.
(L'avis de la rédaction : Bouchard : *** | Lanlo: ** | Gnaba: *** | Gignac : **** | Charles: ****)

Arabian Nights – Volume 3 – The Enchanted One ***½
Dans les salles le 1er janvier 2016
Ayant déjà un peu plus de quatre heures de film comme levier, c’est vraiment dans le troisième volume que l’entreprise de Gomes prend son ampleur. Plus près de son origine littéraire – la grande partie du film est parsemée d’intertitres à caractères narratif – le film semble pourtant aussi plus en phase avec son sujet politique. Une scène de manifestation, bercée par la narration de l’expérience d’une étrangère dans le pays, représente le point fort de la série. L’entreprise impensable que Gomes a entamée n’est effectivement pas fructueuse, comme il le prédisait, mais l’essai lui-même, quoique souvent fastidieux, prend toute sa valeur en fin de parcours.
(L'avis de la rédaction : Bouchard : ***½ | Gnaba: **½ | Gignac : **** | Charles: ***½)
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