18 décembre 2015

Brooklyn ***

Une jeune femme (Saoirse Ronan) quitte l’Irlande pour un avenir rempli de promesses à Brooklyn. Atteinte du mal du pays, elle développera une relation amoureuse avec un jeune plombier (Emory Cohen).

Réalisation : John Crowley | Dans les salles du Québec le 18 décembre 2015 (Métropole)

John Crowley (Boy A, Closed Circuit) propose une adaptation délicate du roman éponyme de Colm Tóibín. Le film repose sur l’interprétation impeccable de Saoirse Ronan qui personnifie grâce à un jeu sobre le sentiment de déracinement. Son attachement au pays natal et la force des liens familiaux teintent le film d’une douce nostalgie.
C'est d’ailleurs cette douceur, présente dans tous les aspects du film, qui en fait à la fois la force et la faiblesse. Les relations amoureuses, la situation sociale précaire des immigrants irlandais à l’époque ainsi que la condition féminine sont traitées en surface. Le réalisateur passe ainsi d’un sujet à l’autre sans jamais vraiment prendre parti. En ce sens, on pourra reprocher par moments au scénario un manque de profondeur tant on se croirait dans un conte pour jeune fille.
Cependant, sous des airs de fausse naïveté, le film nous permet d’entrevoir une héroïne dissimulant une force intérieure qui transcende l’histoire ou les circonstances. Malgré le dernier tiers plus faible (le retour au pays natal), où les motivations du personnage principal semblent précipitées (son déchirement est mieux élaboré dans le roman), Crowley s’en tire tout de même de manière respectable et non complaisante. Il offre ainsi au spectateur un mélodrame porté par la nostalgie d’une jeunesse qui se situe avant les espoirs brisés.
L'avis de la rédaction :

Miryam Charles: ***
Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: ***
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