18 mars 2016

Only Yesterday (Omohide poro poro) ****

À vingt-sept ans, Taeko prend des vacances de son emploi de bureau pour aller à la campagne où elle se remémore des passages marquants de son enfance.

Réalisé par Isao Takahata | Dans les salles du Québec le 18 mars 2016 (Cinéma du Parc)

Grand succès au Japon, Only Yesterday n’a jamais bénéficié d’une distribution en Amérique. Heureusement, le film a droit maintenant à une diffusion tardive, quinze ans après sa sortie dans son pays d’origine. Pour notre plus grand bonheur, Only Yesterday se place parfaitement aux côtés de Grave of the Fireflies et The Tale of Princess Kaguya, Takahata démontrant une fois de plus son talent pour créer des personnages complexes dans le contexte de l’animation.
Only Yesterday n’a d’ailleurs pas à pâlir face aux œuvres d’animation plus récentes. Les techniques traditionnelles montrent leur âge, mais gardent un charme certain. Les images sont saisissantes grâce à l’intelligence du réalisateur dans la construction de tableaux quotidiens prenant des portées poétiques.
Toutefois, c’est dans le montage qu’Only Yesterday se démarque particulièrement. Racontant deux époques différentes de la vie de sa protagoniste, Takahata superpose et confronte celles-ci, utilisant les souvenirs pour informer les actions présentes de son personnage. Le réalisateur se permet aussi quelques envolées lyriques, rares et éphémères, qui ajoutent une fantaisie au film sans jamais risquer de l’alourdir. Il approfondit ici ses personnages avec une grande finesse, démontrant habilement que l’animation n’est pas une contrainte à l’élaboration de récits concrets et humains.
L’importance de Takahata dans le cinéma d’animation n’est plus à prouver, ce qui rend encore plus regrettable la difficulté d’accès à certaines de ses œuvres. Aussi tardive soit-elle, la distribution d’Only Yesterday mérite donc d’être remarquée!
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ****
Martin Gignac: ***½
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