27 mai 2016

Au-delà des montagnes / Mountains May Depart (Shan he gu ren) **

En 1999, une jeune femme hésite entre deux amis d’enfance: le premier est ambitieux, le second est destiné à un avenir plus modeste. 25 ans après, quel bilan tirera-t-elle de son choix?

Réalisateur: Jia Zhang-ke | Dans les salles du Québec le 27 mai 2016 (EyeSteelFilm)

Le nouveau film de Jia Zhang-ke semble ambitieux sur le papier puisqu’il se déroule sur trois périodes (de 1999 à 2025) et sur deux continents (la dernière partie se déroule en Australie). De plus, il a pour sujet le monde qui évolue, le temps qui passe, les promesses d’avenir qui s’écroulent, les liens qui se disloquent, etc…
Malheureusement, il prend surtout des allures de petit mélo assez insignifiant et terriblement mal écrit (tout ce qui tourne autour de la difficulté à communiquer entre le père et le fils dans la troisième partie est à ce titre malheureusement exemplaire). Même si Jia Zhang-ke continue à capturer certains moments intimes avec une grande justesse (cinq ou six courtes scènes, plus le dernier plan, magnifique), il peine à nous proposer autre chose (et il faut l’admettre: six courtes scènes pour plus de deux heures de film… c’est bien peu). Au lieu d’observer ses personnages simplement et de capter des instants de vie avec la facilité qu’on lui connaît, il essaie sans convaincre de raconter une histoire mal écrite pour illustrer sa vision (si banale qu’elle en devient insignifiante) des rapports humains et de l’évolution récente de la Chine et du monde.
Au final, Au-delà des montagnes n’est donc rien d’autre qu’un film très mineur. Certes, quelques moments magiques sont là pour nous rappeler que Jia Zhang-ke est aux commandes, mais on a surtout l’impression qu’il a profité d’une coproduction avec la France et le Japon pour se faire payer un petit voyage en Australie. Nous espérons pour lui que le voyage s’est bien passé… mais vivement le prochain film, que nous souhaitons un peu plus respectueux de son spectateur, et plus digne de son talent (peut-être cependant un peu surfait!).
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: **
Martin Gignac: ***½
Sami Gnaba: **½
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