7 avril 2017

Song to Song ***

Le Texas, deux couples, l’univers du rock (un peu), du luxe (beaucoup, mais pas seulement)… et la caméra d’Emmanuel Lubezki.

Réalisateur: Terrence Malick | Dans les salles du Québec le 7 avril (Les Films Séville)

Il fut un temps durant lequel Terrence Malick tournait peu. Entre 1973 (Badlands) et 2011 (The Tree of Life), il n’a en effet signé que trois films. Depuis, il n’arrête plus… pour un résultat beaucoup plus inégal.
Après un très réussi To The Wonder (avis qui est loin de faire l’unanimité) et un beaucoup moins réussi Knight of Cups (avis plus consensuel), il revient avec un nouveau film qui se situe très loin de ses meilleures œuvres… malgré d’évidentes qualités.
Il serait cependant facile de reprocher à Song to Song ces nombreuses faiblesses: le duo Emmanuel Lubezki / Terrence Malick nous livre en effet une prestation qui finit par tourner au procédé (même si certains plans n’en demeurent pas moins magnifiques), tout comme les pseudos réflexions sur le couple, déjà abondamment traitées par le passé par le cinéaste de manière plus pertinente. L’impression de voir certaines séquences qui auraient pu appartenir à Knight of Cups n'aide pas non plus à nous faire oublier un sentiment de boulimie filmique maladroite qui nuit au cinéaste depuis deux films. Pourtant, malgré ces sources d'agacement (et 30 minutes de trop), nous ne pouvons nier le talent encore perceptible de Malick, surtout lorsqu’il se décide à laisser vivre ses personnages et demande aux acteurs de les incarner comme si leurs vies en dépendait. Dans ces moments brefs (mais assez nombreux) ou plus longs mais aussi plus rares (une beuverie mexicaine), Terrence Malick laisse une ambition proche de la prétention de côté, et filme alors la vie, sa course vers un besoin d’insouciance et un bonheur illusoire. Rien que pour ces beaux moments, Song to Song doit être vu!
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***
Olivier Bouchard: ****
Olivier Maltais: **
Ambre Sachet: **
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