17 novembre 2017

Le Fidèle ***

Critique publiée à l'occasion du festival Cinemania 2017

Gigi (Matthias Schoenaerts) et Bibi (Adèle Exarchopoulos) sont passionnément amoureux, mais il lui cache qu’il est en fait criminel de métier. Leur passion est testée alors que son secret s’effrite après un coup raté.

Réalisé par Michaël R. Roskam | Dans les salles du Québec le 17 novembre 2017 (Métropole Films Distributions)

Un peu comme il l'avait fait dans Bullhead, Michaël R. Roskam explore dans Le Fidèle les pulsions destructrices ancrées depuis l’enfance de ses personnages. Il travaille leurs contradictions à partir de plusieurs moments forts qui sont, malheureusement, rapiécés ensemble dans un scénario qui accuse de sérieuses faiblesses, avec ses nombreux clichés et raccourcis faciles.
Pour leur part, Matthias Schoenaerts et Adèle Exarchopoulos jouent habilement des contradictions de leur personnage, même si la naissance de la relation amoureuse est très rapidement esquissée. Leurs conflits sont sentis et Roskam n’a pas peur de donner de l’espace à ses acteurs. S'il ne cache pas un certain désir d’épater la galerie dans certaines scènes plus mouvementées, il sait en effet calmer ses effets de style dans les scènes posées.
Il est regrettable que Le Fidèle force trop souvent ses situations. Le dernier tiers du film vire carrément à l’absurde, et introduit maladroitement certains éléments indispensables au développement dramatique. Le jeu des acteurs n’est alors plus suffisant pour sauver le film d’un manque de retenue au niveau de l’écriture. Heureusement, Roskam fait du dernier plan une belle note finale, même si Le Fidèle a alors déjà beaucoup perdu en panache.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***
Martin Gignac: **½
Pascal Grenier: ***
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