12 novembre 2017

Cinemania 2017: Planetarium ***

Réalisatrice: Rebecca Zlotowski

Avec son troisième film, Rebecca Zlotowski marque sa volonté apparente de faire preuve de diversité en continuant à témoigner des multiples formes que peut prendre le cinéma d’auteur.
Après L’excellent Grand Central, elle va ici vers une forme qui essaie à la fois de flirter avec le cinéma international, le film au plus fort potentiel commercial et la reconstitution historique… ce qui fait peut-être un peu beaucoup. Cependant, malgré ses faiblesses, Planétarium reste un film passionnant, surtout en raison de sa cohérence avec le thème abordé. Certes, la cinéaste fait du spiritisme le sujet central de son film, mais à travers lui, c’est en réalité du cinéma qu’elle parle. Elle le fait de manière aussi bien directe (un personnage du film pense révolutionner le cinéma en inventant une caméra capable de filmer des fantômes) qu’indirect. La définition qui est donnée du spiritisme dans le film est d’ailleurs celle que l’on pourrait donner du cinéma: inciter le sujet (le spectateur) à croire à ce qui n’existe pas, en lui faisant voir ce en quoi il cherche à croire. C’est logiquement ce qu’elle cherche à faire avec Planetarium: nous faire croire à l’improbable en s’appuyant sur la magie du cinéma. Malheureusement, elle est parfois un peu dépassée par son ambition. Certes, l’ensemble est très soigné, mais elle pousse tellement loin son concept que son «improbable», qui s’appuie parfois maladroitement sur une mise en scène et une direction artistique ambitieuses, sonne trop souvent faux.
Pourtant, ses faiblesses même sont touchantes, car elles témoignent d’une foi extrême dans son art, même si elle se laisse justement un peu trop aveugler par cette foi. Nous préférons lorsque son cinéma (comme s'était le cas avec Grand Central), s’appuie autant sur ses personnages que sur des propositions de mise en scène parfois étouffantes. Cela serait en effet regrettable que, comme son personnage, elle soit la seule à croire que sa caméra peut filmer l’invisible!
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ***
MArtin Gignac: **½
Pascal Grenier: **
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