Réalisé par Damien Chazelle | Dans les salles du Québec le 12 octobre 2018 (Universal) |
Le réalisateur de La La Land s’éloigne de l’extravagance Hollywoodienne et de la comédie musicale pour se tourner vers le film biographique. Librement inspiré de la vie de Neil Armstrong (le premier homme à marcher sur la lune), First Man se concentre sur la vie de publique et intime de l’astronaute le plus célèbre de l’histoire des missions spatiales.
Au lieu de se livrer au sensationnalisme, le réalisateur nous offre un récit empreint de sobriété. La course vers la lune de la NASA et par conséquent d’Armstrong sera parsemée d’embûches et de tribulations qui affectera la famille de l’astronaute (déjà accablée par une tragédie personnelle). L’équilibre entre la vie familiale des Armstrong et la mission ultime n’est pas totalement atteint. Si on apprécie les scènes avec femme (excellente Claire Foy) et enfants, on aura souvent l’impression avec le temps, qu’ils constituent une distraction à toutes les scènes de réglages, de calculs et autres préparations qui mèneront les astronautes vers la lune. Dans le rôle d’Armstrong, Ryan Gosling propose une interprétation nuancée. Le reste de la distribution est solide mais a peu de profondeur à explorer. Tous ont le même objectif, se rendre là où aucun être humain ne s’est rendu auparavant.
Les scènes de montées vers l’espace sont d’ailleurs les plus vibrantes du film. Le réalisateur évite la musique d’accompagnement et les effets sonores évocateurs. Le résultat à quelque chose d’anxiogène pour le spectateur et à chaque fois, on se demande pourquoi un être humain s’imposerait une telle souffrance physique. Cependant, on ne pourra s’empêcher d’être déçu à l’arrivée tant attendue sur la lune. Alors que l’ensemble du film est une lettre d’amour au cinéma, où chaque plan est travaillé avec soin, la scène sur la lune est des moins inspirées. Chazelle veut peut-être faire apprécier au spectateur l’importance du chemin parcouru en ne se laissant pas distraire par la destination finale.