13 septembre 2019

★★★ | Il pleuvait des oiseaux

Réalisation: Louise Archambault | Dans les salles du Québec le 13 septembre 2019 (MK2 | Mile End)
Six ans après Gabrielle, Louise Archambault nous revient avec un nouveau film qui partage avec le précédent certaines qualités.
La première est l'intérêt de la cinéaste pour les histoires d'amour qui sortent des sentiers battus. Après le handicap mental, Archambault place ici la vieillesse au cœur de son récit (adapté du livre de Jocelyne Saucier, XYZ éditeur). Elle n’est certes pas la première à le faire (souvenons-nous de La casa del sorriso, Marco Ferreri, 1991), mais elle fait partie des cinéastes qui osent montrer que l’amour passe (à tout âge) aussi par le désir charnel, ici très sensuel. Elle réussit parfaitement à montrer un amour naissant, la montée du désir, et nous livre une scène très belle (et plutôt crue) qui ose représenter des corps vieux et fripés pour faire l’éloge de la peau, des caresses, de la sensualité. Cette première qualité est d'ailleurs indissociable de la seconde: la sensibilité d’Archambault, son amour / respect pour ses personnages, sa capacité à les faire vivre et exister sous nos yeux.
Malheureusement, le film n’est toutefois pas sans faiblesses, souvent liées aux personnages de la photographe et du gérant de l’hôtel (Ève Landry et Éric Robidoux, cependant tous les deux irréprochables) dont les rôles trop fonctionnels de moteur du récit viennent un peu atténuer la force des qualités évoquées plus haut.
Quoi qu’il en soit, cette faiblesse d’écriture ne nous empêchera pas de conseiller le visionnement de ce film réalisé par une cinéaste qui, décidément, ose bouleverser les habitudes du spectateur sans sombrer dans la provocation facile... et qui parvient à trouver les images justes pour affirmer qu'il n'est jamais trop tard pour choisir une nouvelle vie!
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