26 juillet 2013

Main dans la main ***½

Joachim Fox (Jérémie Elkaïm), un petit miroitier de province, rencontre presque par hasard Hélène Marchal (Valérie Lemercier) et c’est le coup de foudre. Une force mystérieuse semble même les pousser littéralement l’un vers l’autre, à tel point qu’ils ne peuvent plus se séparer.

Réalisatrice: Valérie Donzelli | Dans les salles du Québec le 26 juillet 2013 (Les Films Séville)

Après le charmant La reine des pommes et l’excellent La guerre est déclarée, Valérie Donzelli nous confirme avec Main dans la main qu’elle est une cinéaste sur qui il faut compter. Malgré certaines constantes (la présence des acteurs Jérémie Elkaïm et Béatrice de Staël; une utilisation particulière de la voix hors-champ et de la musique; un ton qui ne ressemble qu’à lui-même; le thème récurent du couple) qui ont des allures de marques de fabrique, Valérie Donzelli parvient à conférer à chacun de ses films une identité propre.
Avec Main dans la main, son point de départ de comédie loufoque teintée de fantastique (un homme et une femme se rencontrent et deviennent littéralement et instantanément inséparables) lui permet de continuer à explorer la mécanique du couple en commençant par ce qui devrait être la fin d’une relation. L’homme et la femme viennent à peine de se rencontrer, mais déjà se comportent comme un vieux couple qui ne se désire plus, ne s’aime plus vraiment mais qui ne peut pourtant pas vivre séparé, comme si la force des habitudes les contraignait à rester liés.
Conscient de l’absurdité de la situation, le couple improbable trouvera ici le moyen de rompre le charme et donc de dépasser cette force mystérieuse pour laisser la place à son seul désir. Alors que l’union contrainte était insupportable pour chacun d’entre eux, l’union désirée, choisie délibérément et librement devient source de bonheur.
On le voit, au delà du thème du couple déjà abondamment évoqué chez Donzelli, il est également (et encore) ici question de liberté. C’était cette liberté qui donnait la force au couple de La guerre est déclarée de faire face à la maladie d’un enfant. C’est par liberté et choix individuel plus que par force supérieure que le couple de Main dans la main peut être heureux. C’est aussi et surtout une fois de plus la liberté créatrice de Valérie Donzelli et son désir d’oser un cinéma différent qui donne à ce film un charme et une grâce dont nous espérons ne pas nous lasser de sitôt!
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