28 août 2015

The Diary of a Teenage Girl ***

À San Francisco, dans les années 70, une adolescente de 15 ans entame une relation charnelle avec son beau-père.

Réalisatrice :  Marielle Heller | Dans les salles du Québec le 28 août 2015 (Métropole)

Avec la multiplication (encore relative) des cinéastes femmes, la sexualité des adolescentes semble devenir un sujet de moins en moins tabou au cinéma (et traité de manière de plus en plus frontale). Après les très bons Clip (vu au FNC), Turn Me On, Goddammit!  (vu à Fantasia) et quelques autres, c'est au tour de l'Amérique de nous proposer un film sur le sujet.
Pour rester dans la lignée des films déjà cités, c'est une fois de plus une femme qui prend les commandes de The Diary of a Teenage Girl, non dénué de qualités. La première est incontestablement la comédienne Bel Powley, qui livre non seulement une prestation impeccable, mais qui a un physique parfait pour le rôle. Non seulement son aspect très quelconque, à des années lumières de l'adolescente presque femme au physique parfait, est un choix pertinent, mais en plus, son âge avancé (plus de 23 ans, même si elle parait 7 de moins) lui permet d'exhiber sans craintes son corps (ce qui est indispensable à la définition du personnage, le rapport au corps étant un élément essentiel lorsqu'on aborde un tel sujet).
L'autre réussite du film est d'être parvenu à livrer le portrait sincère d'une adolescente qui cherche à se rassurer et à devenir elle même par le biais de la découverte de la sexualité et du désir qu'elle suscite.
Malheureusement, le scénario n'est pas toujours à la hauteur et comporte quelques petites maladresses (enchaînement trop systématique de différentes étapes de la libération du corps, évolution de la relation entre les deux protagonistes qui peine à être crédible). Cependant, elles sont atténuées par d'indéniables qualités de mise en scène (direction d'acteurs, attention portée aux personnages et à leurs interactions, etc.).
Au final, ce premier film est donc une belle petite surprise malgré ses imperfections et Marielle Heller apparaît comme une cinéaste à suivre. Il ne lui reste qu'à progresser dans le domaine de l'écriture. Elle pourrait alors devenir une cinéaste sur qui compter.

L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***½
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