4 mars 2016

Boris sans Béatrice **½

Un homme dont la femme souffre d'une grave maladie se retrouve pris dans une aventure extra-conjugale.

Réalisation: Denis Côté | Dans les salles du Québec le 4 mars 2016 (K-Films Amérique)

Le cinéma de Denis Côté ne laisse pas indifférent. Autant par ses films de fiction (Elle veut le chaos, Curling, Vic + Flo ont vu un ours) que ses films plus exploratoires (Carcasses, Bestiaire, Que ta joie demeure), l'oeuvre du cinéaste semble être en constante recherche de renouvellement. Boris sans Béatrice n'y fait pas exception. À l'opposée de sa précédente oeuvre de fiction, le film se concentre ici sur l'histoire d'un homme dont la vie semble parfaite au premier regard. Effectivement, Boris est épanoui financièrement, il vit dans une belle maison et conduit une voiture de luxe. Pourtant, lorsqu'on y regarde de plus près, le tableau idyllique laisse vite entrevoir des failles. C'est d'ailleurs l'une des forces majeures du film de Côté. Le réalisateur possède la qualité de déjouer les apparences.
Cependant, tout comme le personnage principal qui vit un manque qu'il doit combler (la maladie de sa femme), le film souffre d'un manque de spontanéité. Le réalisateur tient le spectateur à distance en lui permettant d'observer le destin de ses personnages comme s'ils étaient dans un bocal. Nul doute que le personnage de Boris est soumis à une situation des plus tragiques. Néanmoins, la construction du scénario nous empêche de ressentir la tragédie ou quelques autres émotions. La froideur de la mise en scène magnifiée par des cadrages majestueux ne fait qu'amplifier l’aspect hermétique du film.
Boris sans Béatrice ne plaira pas à tous. Le film a malgré tout le mérite d'exceller à plusieurs niveaux (la direction d'acteur, le montage, la photographie). Toutefois, toute cette excellence nous laisse finalement sur notre faim.

Lire notre entrevue avec Denis Côté.

L'avis de la rédaction :

Miryam Charles: **½
Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: ***
Sami Gnaba: ***
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