24 juin 2016

The Neon Demon (Le démon du néon) ****

Jesse (Elle Fanning), une jeune modèle, arrive à Los Angeles où elle signe avec une agence et se fait vite remarquer pour sa beauté naturelle. Elle suscite rapidement la jalousie.

Réalisateur: Nicolas Winding Refn | Dans les salles du Québec le 24 juin 2016 (Les Films Séville)

Après Only God Forgives, le réalisateur danois Nicolas Winding Refn (NWR pour les intimes) nous revient avec une nouvelle proposition visuellement puissante qui prend à nouveau le risque de déstabiliser le spectateur… et c’est tant mieux.
Il délaisse cependant ici Ryan Gosling (qui était déjà omniprésent dans Drive) au profit d’Elle Fanning, impeccable dans le rôle de la trop belle et trop pure nouvelle arrivante qui écrase ses concurrentes de sa trop naturelle beauté. Dans un premier temps, elle semble appartenir à un autre film tant l’univers irréel dépeint par NWR est éloigné de ce qu’elle représente. Ce décalage, qui s’estompe progressivement, permet au réalisateur de nous plonger dans une sorte de rêve (cauchemar?) éveillé, où tout est trop beau, trop faux, trop improbable. Du décor à l’éclairage, du jeu des acteurs aux dialogues, tous ces éléments forment un tout si cohérent que ce qui pourrait ressembler à du trop-plein de kitsch ou de maniérisme est en fait le moyen idéal pour nous projeter dans l’univers qu’il dépeint. Il faut toutefois relever une nuance de taille. Alors que son héroïne finit par être happée par ce milieu où le faux et les excès sont rois, NWR garde toujours le contrôle de ce qu’il propose… au point de nous livrer un film à la fois beau et fascinant, sublimé une fois de plus par la musique de Cliff Martinez et parfaitement servi par la direction photo magnifique de Natasha Braier.
Nos impressions sont confirmées par la réception cannoise: le film divisera fortement. Il serait pourtant dommage de passer à côté de la chance de se laisser envahir par la terrifiante beauté de The Neon Demon.
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ****
Martin Gignac: ***½
Sami Gnaba: **½
Olivier Maltais: ***½
SHARE