2 septembre 2016

The Light Between Oceans (Une vie entre deux océans) ***

Juste après la Première Guerre mondiale, Tom (Michael Fassbender) opte pour l'isolement en devenant gardien de phare. Lors de ses rares retours sur la terre ferme, il rencontre Isabel (Alicia Vikander), qu'il épouse rapidement. La femme se voudrait mère, mais deux fausses couches contrarient son envie de bâtir un foyer. Un jour, un canot échoue sur leur île, avec à son bord un homme mort... et un bébé vivant!

Réalisateur: Derek Cianfrance | Dans les salles du Québec le 2 septembre (Buena Vista )

Après deux précédents films convaincants, Derek Cianfrance nous revient avec un film qui nous semble presque trop sage.
Blue Valentine et The Place Beyond the Pines prenaient des risques narratifs ou visuels sans jamais laisser leurs personnages à la traîne. C'est un peu l'inverse qui se produit ici. Pourtant, Cianfrance prend le temps d'installer son récit et ses personnages, mais il semble si intimidé par le poids du film à costumes qu'il peine à pénétrer leur âme (ce qui était la grande force de ses deux films précédents).
Les images tout en délicatesse de Adam Arkapaw (Animal Kingdom, Lore, Macbeth, etc.) sont magnifiques et les acteurs talentueux sont à la hauteur de nos attentes, mais la mise en scène ne parvient jamais à jouer son rôle (sentiment accentué par la musique d'Alexandre Desplat, qui colle si bien au travail de Derek Cianfrance qu’elle en accentue les faiblesses).
Après une première partie dans laquelle les ellipses sont mal gérées et les personnages peu convaincants, le film se met à aborder un thème passionnant. Malheureusement, le temps perdu précédemment se fait vite ressentir. Non seulement l'accélération du rythme ne permet pas d’aborder les nouveaux enjeux narratifs comme ils l’auraient mérité, mais les défauts concernant la définition des personnages limitent la force des drames qu’ils subissent.
Le sujet étant si passionnant et le film possédant de réelles qualités, il n’en demeure pas moins très agréable. Nous regrettons simplement qu’il ne parvienne pas au niveau qu’il aurait pu atteindre avec un tel sujet et un tel réalisateur. Un scénario mieux équilibré et une moins grande rigidité dans l’observation de ses personnages auraient probablement été salvateurs. Si les costumes ont cet effet sur Cianfrance, nous lui souhaitons de revenir au XXIe siècle pour son prochain film. Ça lui réussit visiblement mieux!
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***½
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