17 novembre 2013

Cinemania 2013: Le Bilan

La 19e édition du festival Cinemania vient à peine de s’achever avec la projection de Grand Central **** (lire notre critique), superbe deuxième film réalisé par Rebecca Zlotowski, que déjà sonne l’heure du bilan.
Comme vous l’annoncions en début de festival, Cinemania avait vu les choses en grand cette année en faisant venir de nombreux films prestigieux, dont un grand nombre figurait d’ailleurs déjà dans le catalogue des distributeurs québécois. Pour cette raison, le festival avait un peu des allures de festival d’avant-premières. En plus de Grand Central, il ne faudra pas manquer dans les prochaines semaines certains films vus ici comme Le passé ***½ (lire notre minicritique), Le Temps de l’aventure *** de Jérôme Bonnell, Quai d’Orsay *** de Bertrand Tavernier ou Violette *** de Martin Provost (prix du public Mel Hoppenheim), mais nous reviendrons dessus plus en détail le moment venu.
Nous préférons insister sur les films qui n’avaient pas encore de distributeur en début de festival, et que nous n’aurons probablement pas l’occasion de revoir sur grand écran à Montréal de sitôt. Dans cette catégorie, nous avons dans un premier temps retenu quelques films témoignant de l’énergie du jeune cinéma français:
- Mariage à Mendoza ***½ de Édouard Deluc (lire notre minicritique)
- 2 automnes, 3 hivers *** (Sébastien Betbeder): Film sur la naissance d’un amour abordé avec beaucoup de fraîcheur et d'originalité, même si nous regrettons que le réalisateur se soit plus intéressé à son procédé narratif qu’à ses personnages.
- Tonnerre *** de Guillaume Brac (prix du public TFO récompensant le meilleur film indépendant): Un talent immense pour donner vie à des personnages et rendre palpable l'univers dépressif des hivers morvandiaux, mais des difficultés à rendre crédible le développement narratif. Une chose est sûre cependant: Guillaume Brac est à suivre de près! 
D’autres films témoignaient quant à eux de l’ouverture du cinéma français vers l’extérieur (en plus du Passé, dont il a déjà été question plus haut):
- Michael Kohlhaas ***½ (lire notre minicritique): Magnifique film offrant un rôle magistral à Mads Mikkelsen.
- Queen of Montreuil ***: Comédie poétique très islandaise dans l’esprit mais réalisée en France et en plusieurs langues par l’islando-française Solveig Anspach.
- L’artiste et son modèle ***: Beau film sur la création et la mort (même s’il se disperse un peu trop en abordant des thématiques qui l’éloignent de son sujet initial) réalisé en français par le cinéaste Espagnol Fernando Trueba.
Enfin, pour montrer la diversité du cinéma français actuel, citons un film populaire d’une qualité supérieure à la moyenne:
- Pour une femme *** (Diane Kurys): un sujet intéressant traité sans originalité mais avec une belle sensibilité, et une grande rigueur dans la mise en scène, l’écriture et la direction d’acteur.
Nous oublierons avec plus ou moins d’insistance les autres films, dont certains nous ont un peu déçus:
- Jeune et Jolie **½ est un François Ozon pas désagréable mais très mineur qui ne méritait pas les honneurs d’une sélection officielle cannoise (pas plus qu’Un château en Italie *½… ce qui nous surprend déjà beaucoup moins de la part de Valérie Bruni-Tedeschi)
- Suzanne ** ne confirme pas les attentes placées en Katell Quillévéré à l’occasion de son premier film (Un poison Violent)
- 9 mois ferme **½ (Albert Dupontel) amuse un temps avant de lasser (mais nombre de mes collègues ainsi que le public semblaient être d’un tout autre avis que moi!).
Une chose est sûre: nous reviendrons l’année prochaine. S’il pouvait y avoir un peu moins d’avant-premières et un peu plus de vraies découvertes (souvenons-nous du superbe Louise Wimmer l’an dernier, resté inédit en salle par la suite), ça serait encore mieux!
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